Reference: Corre et al. 2019 Exploiting the Richness of Environmental Waterborne Bacterial Species to Find Natural Legionella pneumophila Competitors. Front. Microbiol. 9:3360. https://doi.org/10.3389/fmicb.2018.03360
Identification et caractérisation de composés produits par des bactéries environnementales pour la lutte biologique contre Legionella pneumophila
Directeurs de thèse : Jean-Marc Berjeaud, Julien Verdon
Legionella pneumophila (Lp) est une bactérie hydrotellurique responsable chez l’Homme d’une pneumopathie sévère appelée légionellose. L’infection se déroule après l’inhalation de microgouttelettes d’eau contenant la bactérie et qui sont générées par des dispositifs contaminés (pommeaux de douche, tours aéro-réfrigérantes, Spa). Afin d’assurer une bonne qualité microbiologique des eaux circulantes et ainsi limiter la transmission de Lp à l’Homme, des traitements biocides (e.g. produits chlorés) sont appliqués dans les réseaux d’eau. Toutefois, ces traitements ne sont pas complètement efficaces et peuvent présenter un impact important en santé et en environnement. Pour ces raisons, de nouveaux traitements naturels sont recherchés afin de contrôler la prolifération de Lp. Au cours de sa thèse, Marie-Hélène Corre a cherché à identifier des bactéries issues d’environnements d’eau douce capables d’inhiber naturellement Lp (Fig.1) et à mieux comprendre les mécanismes d’action des molécules impliquées dans ces inhibitions. Ce travail a notamment permis de montrer qu’un grand nombre de bactéries produisaient des composés actifs contre Lp. Ces bactéries isolées à partir de réservoirs naturels sont affiliées à 4 grands groupes bactériens : Proteobacteria, Firmicutes, Bacteroidetes, Actinobacteria (Fig.2). Au total, 20 genres bactériens ont été décrits pour la première fois pour leur potentiel anti-Lp (Corre et al., 2019). Le grand nombre de bactéries anti-Lp retrouvé dans les eaux douces laisse penser que ces conditions environnementales ne sont pas favorables à la croissance de cette bactérie, à la différence des réseaux d’eau qui contiennent moins de compétiteurs à cause des traitements biocides. Ce travail représente par conséquent un prérequis certain dans l’identification de molécules biologiques actives contre un agent pathogène important. Certaines de ces molécules biologiques ont également été caractérisées au cours de la thèse de Marie-Hélène CORRE et ont été identifiées comme étant des biosurfactants, des peptides, des sidérophores ou encore des composés volatiles. Bien que les mécanismes d’action de ces molécules nécessitent encore d’être explorés, ces découvertes ouvrent une voie prometteuse dans la lutte biologique contre Legionella pneumophila.